Il s’agit de toutes les charges critiques et créatives passées ou toujours présentes de l’association Home Cinéma depuis septembre 2019, puis de l’association La Clef Survival depuis novembre 2022.
Elles viennent, pour la plupart d’entre elles, du fondateur de l’occupation Derek Woolfenden que l’association La Clef Revival (LCR) et le fonds de dotation Cinéma Revival (CR) ont tenté de minimiser puis de diaboliser : « Mais c’est que la figure du révolté n’est pas belle, voilà l’affreuse vérité ; elle est de moins en moins supportable, à mesure qu’il consent à sa révolte. Elle se couvre de grimaces et de tics, qui sont les fleurs vénéneuses de l’humiliation intérieure et de la colère, dorénavant impossibles à contenir. » (Préface d’Albert Memmi de Nous, les Nègres).
Cette diversion diffamatoire dans les coulisses de leurs événements publics, ou par voie privée sur les réseaux sociaux, visait et vise encore à se réapproprier sans une once de remords toute l’énergie créative de ce dernier (ainsi que des membres les plus actifs de l’association Home Cinéma) et récupérer également tout son labeur en tant que gardien du cinéma pour le protéger, et depuis les prémisses de l’occupation, de toutes les tentacules spéculatives du propriétaire (CSECEIDF), de ses potentiels acheteurs (LCJ Editions, le Groupe SOS) et dénoncer les velléités politiques démagogiques et électoralistes (de La Ville de Paris) ou éventuellement policières et répressives à son encontre. Seules les deux radios consécutives (Radio Revival et Radio La clef) viennent du secrétaire de l’association (parti en octobre 2021), le Labo Photo du trésorier de l’association (parti en octobre 2021), et le fanzine Kill The Darling a été permis grâce à l’énergie fédératrice d’une occupante partie au moment de la scission collective d’octobre 2021, scission toujours cachée au public et à la presse par LCR et CR.
« Les forts et les puissants supportent mal la plaisanterie. »
Srdja Popovic, Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes
On doit à Derek Woolfenden, d’où l’indifférence calculée ou le harcèlement en coulisses à son encontre, les fresques murales (avec la complicité artistique de Vivien Le Jeune Durhin), les « copyfights » (1) (cinétracts basé sur le détournement par les sous-titres des films populaires et qui racontent la lutte), l’initiative du Plein air (premier confinement) et de la confection d’un livre (toujours grâce à la complicité artistique de Vivien Le Jeune Durhin), les antidotes à la morosité (posts cinéphiles récréatifs sur les réseaux sociaux pendant le premier confinement), le fanzine « Kill The Darling » et les divers posts depuis la reprise de la lutte de l’association Home Cinéma (aka La Clef Survival) avec le cinéma en plein air de novembre 2022 (« Images graphiques« , « Petites annonces« , « Expo-vente« …). Les « Cartes polémiques » sont une idée collective des derniers rebelles de l’occupation de La Clef (partis au moment de la scission collective d’octobre 2021) qui se battent encore aujourd’hui contre les dérives associatives et spéculatives de LCR et de CR. Ces rebelles se sont regroupés derrière l’association La Clef Survival, appellation créée à l’origine pour identifier le cinéma La Clef durant le premier confinement et le cinéma en plein air via ses séances hebdomadaires doublement illégales (de par l’occupation du cinéma et de la fermeture des lieux culturels).
« L’existence d’un cinéma révolutionnaire n’est pas concevable sans l’exercice constant et méthodique de la pratique, de la recherche et de l’expérimentation. Bien plus, c’est l’obligation pour le nouveau cinéaste de s’engager, de s’aventurer dans l’inconnu en faisant parfois un saut dans le vide, en s’exposant à l’échec, comme le fait le guérillero qui s’engage dans des chantiers qu’il ouvre à coups de machette. C’est dans cette aptitude à se situer en marge du connu, à se déplacer au milieu des dangers continuels, que réside la possibilité de découvrir et d’inventer des formes et des structures cinématographiques neuves qui servent à une vision plus en profondeur de notre réalité. »
Fernando Solanas, Octavio Getino
Vous pouvez considérer ces créations critiques et politiques comme nos anticorps pour résister face à l’engourdissement médiatique dans son refus de dénoncer ces dérives, mais aussi les complaisances complices d’un silence coupable de la part des secteurs culturels et associatifs de plus en plus réduits à faire profil bas pour toucher les subventions ou autres petites attentions de la Ville de Paris à leur égard. Et au détriment des valeurs de solidarité et d’entraide que ces secteurs ont toujours hypocritement promues. Nos charges créatives sont nos défenses immunitaires pour aiguiser nos sens critiques tout en préservant notre bonne humeur.
« Les visages souriants ne montrent aucune trace
The Temptations, Smiling Faces
Du mal qui se cache à l’intérieur »
Pour reprendre l’indexation de Jacques Stephen Alexis, il faudrait sauver l’occupation du cinéma La Clef de l’oubliance, l’empêcher d’être définitivement recluse dans les oubliettes de la mémoire, la maintenir au moins à fleur de conscience, l’extirper de l’entrepôt aux souvenirs, la livrer à l’octroi de l’illusion, l’empêtrer aux douanes de l’intuition ou l’exclure à la consigne de l’oubli. Voilà le combat informatif de l’association La Clef Survival.
« Une occupation qui entend nous débarrasser de la spéculation immobilière ou des logiques de gentrification, c’est-à-dire des intérêts, doit être absolument désintéressée. »
Charles Péguy détourné, De la raison
« On ne baissera pas les bras, on n’est pas né pour ça. »
Shurik’n, Où je vis, « Samouraï »
(1) Avec les « copyfights » aujourd’hui, l’idée est de déployer une cinémathèque subversive pour contrer La Clef Revival et dénoncer leurs réelles intentions, non pas de sauver un cinéma mais de profiter d’un bâtiment pour nourrir leurs ambitions personnelles au détriment du public et grâce à l’argent dévoyé permis par leur récolte de dons.