L’équipe de l’agence tous risques (Home) Cinéma s’est attelée à la parution d’un fanzine papier hebdomadaire de novembre 2020 à octobre 2021 ! Soit une trentaine de numéros au total (pour 100 numéros imprimés et consultables en ligne).
Des textes et des images dédiés au Cinéma venaient irriguer le fanzine « Kill The Darling » qui fut, par moments, incandescent comme du nitrate ! Saute qui peut notre Ville de Paris dans cette avalanche de notes et de contre-notes impromptues, d’analyses de films éclatées, de rubriques en tous genres et de textes de fond qui visaient des problématiques contemporaines pour prévenir modestement de nos maux actuels ! Plus dure était la lutte, plus fort était Home Cinéma jusqu’au sabotage en interne permis grâce à une scission provoquée par des méthodologies scandaleuses orchestrées par le fonds de dotation Cinéma Revival et de ses sbires (la future association de La Clef Revival créée fin octobre 2021). Cette scission impacta profondément les membres les plus actifs, créatifs et volontaires de l’occupation à l’origine du fanzine. Démunis et sonnés, ces derniers quittèrent l’occupation. Cette scission ne fut jamais révélée au grand public, ni à la presse, par les associations conspiratrices (Cinéma Revival et La Clef Revival), et en dépit des promesses (non tenues) de ces deux dernières (tenues lors d’une réunion de médiation au siège social du réseau Actes if le 20 décembre 2021).
Un numéro Hors-Série consacré aux témoignages des figures historiques du cinéma La Clef fut abandonné suite à cette scission. Ce numéro devait rappeler notre volonté d’appartenance à la ligne éditoriale des programmations portées par les associations antérieures et constitutives de l’histoire du lieu, mais aussi de son statut associatif et de proximité avec le quartier.
Depuis l’exposition vente au Palais de Tokyo le 28-29 octobre 2023 et avec le partenariat de L’Escamoteur, l’association La Clef Revival a fait paraître un nouveau fanzine récupérant l’idée de cet hors-série mais de façon démagogique pour sensibiliser hypocritement à une lutte dévoyée par un fonds de dotation.
Au travers de l’occupation et avec le fanzine ou la radio, on revendiquait, au nom de l’histoire prolongée du cinéma La Clef, une place dans la conversation des savoirs : être des piétons de l’enquête, des collecteurs de récits oraux, des dénicheuses et éditrices de textes, des techniciens capables de mettre au jour proprement des vestiges enfouis dans le sol comme dans les mémoires.
Il existe un hiatus phénoménal entre une histoire du cinéma théorique et la pratique historique d’une histoire de cinéma « en train de se faire » (les programmations hebdomadaires de films et à prix libre, les débats) et s’écrivant dans un même temps (le fanzine) ou qui s’épanche oralement (la radio). C’était le miracle du fanzine et de la radio.
Avec le fanzine, la radio, le prix libre des séances et la mémoire des séances sur notre site, nous répondions aussi à une responsabilité citoyenne qui incombe souvent aux militants : celle de rendre disponibles les savoirs. « Donner un accès libre et gratuit, en présence et en ligne, à des savoirs à jour, voire en pointe, tout en faisant l’effort de les rendre accessibles à un public plus large que les seuls spécialistes. » (François-Xavier Fauvelle, Penser l’histoire de l’Afrique)