Voici notre nouvelle série de détournement. Nous ne nous cantonnons plus uniquement aux images en vue de les détourner et raconter l’occupation comme ses dérives, mais nous réadaptons aussi tout texte possible et imaginable avant de l’envoyer telle une bouteille à la mer des réseaux sociaux…
Nous nous influençons du centon, genre littéraire pratiquée depuis l’Antiquité tardive qui consistait en une œuvre composée de plusieurs éléments d’autres œuvres et qui étaient agencés et réarrangés de manière à former un nouveau texte.
« Il va de soi que l’on peut non seulement corriger une œuvre ou intégrer divers fragments d’œuvres périmées dans une nouvelle, mais encore changer le sens de ces fragments et truquer de toutes les manières que l’on jugera bonnes ce que les imbéciles s’obstinent à nommer des citations. »
Guy-Ernest Debord et Gil J. Wolman, Mode d’emploi du détournement, paru initialement dans Les Lèvres Nues, N° 8, Mai 1956
D’un post à l’autre, et au travers exclusivement de cette rubrique des « Petites annonces », nous passerons ainsi du texte de guérilla à la nouvelle, ou de la fable à l’essai philosophique… Tout sera bon pour vous relater le phénomène social et culturel tristement prophétique du cinéma La Clef (les mécanismes de l’Histoire se répètent), emblématique des valeurs néolibérales de plus en plus sournoisement implantés dans nos vies, et représentatif des logiques de la gentrification parisienne (au travers de l’occupation du cinéma La Clef, 2019-2022) qui bat son plein avec La Ville de Paris, décimant les squats d’artistes comme les petits commerces.
« Si le monde veut être trompé, qu’il le soit. »
Quintus Mucius Scaevola, précepteur de Cicéron